Dans les méandres du temps, au sein de la vaste vallée des Hautes-Pyrénées, repose Juillan, témoin silencieux d'un passé riche et varié.
Les échos de la préhistoire résonnent encore à travers des artefacts tels qu'une hache en pierre polie minutieusement étudiée par R. Coquerel, des pierres gravées et des sarcophages mérovingiens exhumés.
Ils attestent d'une présence humaine précoce sur le site de cette charmante commune.
Toutefois, malgré ces vestiges, le patrimoine bâti actuel ne conserve que peu de traces de ce lointain passé.Émergeant de l'obscurité du temps, le nom même de Juillan se révèle comme un lien avec l'occupation romaine qui a marqué cette région. Le nom "JULIUS" était vraisemblablement le patronyme d'un notable qui avait établi une "villa" romaine, une résidence entourée de ses diverses dépendances, où vivaient artisans, ouvriers, laboureurs, domestiques et esclaves, formant ainsi une microsociété autonome.
La fusion de "JULIUS" avec le suffixe classique "ANUM" a donné naissance à "JUILLAN".
Ce processus de formation d'anthroponymes était monnaie courante dans le sud de la France entre le 1er et le 4e siècle.
Le géographe béarnais éminent Onésime Reclus, originaire d'Orthez, évoque dans son "Atlas pittoresque de la France" l'existence d'un camp "plus ou moins romain" implanté sur le territoire
de la commune, ou tout du moins à proximité. Au fil des générations, le bourg s'est développé dans le creux formé par les rivières Geüne et Echez, au cœur d'une cuvette modelée par la fonte d'un glacier pyrénéen durant le quaternaire.
Ce glacier a transporté ses débris morainiques jusque dans la plaine, donnant naissance aux cailloux roulés qui parsèment abondamment les champs de Juillan.
Les habitants, en symbiose avec ce paysage caillouteux, ont gagné le surnom de "cailhauassès", évoquant leur vie parmi les pierres ou, selon le Professeur Bégué, leur propension à lancer des cailloux.
Juillan, une commune au passé foisonnant, nichée dans les Hautes-Pyrénées, a connu des épisodes marquants qui ont forgé son histoire. Durant la bataille menée par les "bigorrais" de Saint-Mesclin d'Arcizac-Adour, le fracas des armes a retenti sur la "Lande Maurine" lorsque les troupes locales écrasèrent les Sarrazins peu après leur défaite à Poitiers face à Charles Martel.
Sous la suzeraineté des seigneurs de Boulin, Lanne, Bénac et plus tard d'Ossun, Juillan a enduré l'occupation anglaise entre 1360 et 1407 lors de la Guerre de Cent Ans. Cette période a été marquée par le tragique massacre des Juillanais orchestré par le gouverneur de Lourdes, le capitaine d'Incamps.
L'épopée de Juillan a également croisé le chemin de Simon de Montfort lors de la Croisade Albigeoise. Plus récemment, en 1843, Victor Hugo et Juliette Drouet ont égayé le village de leur présence au retour de leur escapade pyrénéenne.
Le nom de Juillan a connu des métamorphoses au fil des siècles, passant de "JULHANO" dans le Cartulaire de Saint-Pé en 1065 à "JULHAN" dans le Censier de Bigorre en 1469. Entretemps, les variantes "JULAA", "IULLA" voire même "JUGLAA" ont émergé. La forme moderne "JUILLAN" s'est enfin solidifiée grâce à la célèbre carte de Cassini publiée en 1770.
Au gré des époques, la population de Juillan a connu une croissance exponentielle, passant des 26 "feux" recensés en 1300 aux 4 203 habitants enregistrés au 1er janvier 2019. Les archives témoignent de 150 "feux" en 1649, 712 habitants en 1776, 700 avant la Révolution Française, 1242 sous le règne du Premier Empire et 1535 avant la Grande Guerre.
La proximité du chef-lieu, l'essor continu des entreprises, des commerces, des services et du secteur tertiaire ont insufflé une vitalité démographique à ce qui fut longtemps un village principalement axé sur l'agriculture. L'histoire viticole de Juillan, fondée sur la prospère production de vignes jachères, a contribué à forger sa renommée.
Cependant, cette prospérité a été entachée par les fléaux de l'oïdium et du phylloxéra à la fin du XIXe siècle, réduisant à néant le "petit vin agréable mais peu alcoolique" qui coulait encore, comme en témoigne la monographie rédigée en 1887 par l'instituteur local, Monsieur Lascoude, sur demande du Ministère de l'Instruction Publique de l'époque.
Située aux portes de Tarbes, en plein cœur de la Bigorre, Séméac se dévoile comme le chef-lieu de canton des Hautes-Pyrénées, s'étendant gracieusement sur la rive droite de l'Adour.
Sur un territoire s'étendant sur 629 hectares, la commune embrasse une altitude moyenne de 320 mètres, offrant ainsi un panorama pittoresque à ses habitants.
Le paysage de Séméac est traversé du sud au nord par le sinueux canal Alaric. Selon une légende enracinée dans la mémoire locale, le nom même du canal serait lié à un roi Wisigoth qui aurait supervisé la création de cette voie d'eau pour approvisionner en eau le camp de sa cavalerie.
Cette facilité d'irrigation a grandement contribué à l'élevage de vaches laitières et à la culture maraîchère. Par le passé, Séméac fournissait en lait frais et légumes une grande partie de la ville voisine de Tarbes.
Il est peut-être judicieux de rechercher dans la tradition maraîchère de Séméac plutôt que dans la nature humide de ses terres la source du surnom amical de "Limaquès", jadis attribué à ses habitants en raison de leur proximité avec les limaces.
Origine du Nom
L'origine du nom de Séméac est l'objet de deux théories divergentes. Selon la première, le toponyme proviendrait de "sémi", "semé" et "aqua", "ac", signifiant un terrain parsemé d'eau, en référence à la riche nappe phréatique sous-jacente.
Une autre hypothèse lie le nom aux nombreux lieux se terminant par "ac", tels que Bernac, Préchac, Arcizac, qui désignaient des domaines gallo-romains associés aux noms de leurs propriétaires.
Dans le cas de Séméac, le nom du propriétaire aurait été Séménius. Ces deux théories, bien qu'intéressantes, demeurent non vérifiables. Un Aperçu Historique
Bien que les vestiges du Paléolithique et de l'Antiquité attestent de l'occupation du site de Séméac, les premières traces historiques significatives remontent au Moyen Âge. L'apparition de la seigneurie de Séméac coïncide avec la fin de la dynastie carolingienne.
Auparavant propriété de Tarbes, elle fut obtenue en échange d'un terrain situé à Saint-Pé en 1020. Ce terrain était nécessaire à la construction du monastère des Bénédictins par le duc de Sanche, Guillaume, prince et duc de Gascogne, et Arnaud-Raymond de Bas ou de Coarraze.
Les écrits font mention de l'existence de Séméac dès 1032. Par la suite, les barons de Castelbajac prirent possession de ce domaine aux dépens des Coarraze, conservant le contrôle pendant près de trois siècles.
Le village de Séméac, comprenant l'église, le premier château et quelques maisons, fut fondé vers 1275 par Raimond de Castelbajac.
En 1540, le baron Bernard de Castelbajac céda sa seigneurie à Claire de Gramont, unique héritière des Gramont, une famille originaire de la Navarre et du Béarn. Cette famille partagea désormais sa vie entre les châteaux de Bidache, Bayonne, Pau et Séméac.
Au XVIIe siècle, Séméac fut élevé au rang de marquisat. Henri (1619-1679), comte de Toulonjon, Gramont et Asté, sénéchal et gouverneur de Gascogne, fut le premier marquis de Séméac. Il fit démolir puis reconstruire le château avec une telle splendeur qu'il reçut le surnom de "Petit Versailles".
Parmi la lignée des Gramont de Séméac, certains personnages se démarquent :
Antoine 1er de Gramont, fils de Claire, seigneur de Séméac et maire de Bayonne dès l'âge de neuf ans, libéra Tarbes assiégé par les Huguenots en 1574.
Antoine II, devenu duc et pair de France par Louis XIV, décéda à Séméac en 1644.
Antoine III, Maréchal de France en 1641, servit Richelieu et Mazarin.
En 1660, Charlotte de Gramont épousa Louis Grimaldi, un ancêtre du prince Rainier III de Monaco. Deux mois après leur mariage, ils furent conviés aux festivités du mariage de Louis XIV.
Un des arrière-petits-neveux d'Henri, Antoine VII, mena une vie de prodigalité, précipitant la ruine de sa famille. Il fut le dernier propriétaire du château, où il n'aurait jamais mis les pieds selon les récits. En raison d'un manque d'entretien, une partie du bâtiment s'effondra en 1777. Ruiné et incapable de réparer les dégâts, Antoine VII ordonna sa démolition complète en 1777 (sous Louis XVI).
Les pierres récupérées ont été utilisées dans la construction des anciennes maisons de Séméac et même dans celle de l'hôpital de Vic-en-Bigorre.
Les racines d'Aureilhan plongent vraisemblablement dans le domaine gallo-romain d'Aurélius. Ce territoire historique a vu la naissance de la ville, et des découvertes archéologiques telles qu'un autel votif, des monnaies de bronze, des tessons d'amphores et de tuiles, datant de l'ère romaine, attestent de son existence à cette époque lointaine.
Des siècles plus tard, Aureilhan devint le siège d'une commanderie de l'Ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, puis des chevaliers de l'Ordre de Malte. Ce riche passé médiéval a laissé des traces indélébiles dans les ruelles et les bâtiments de la ville, témoins d'une histoire qui se déploie dans le temps.
Les habitants d'Aureilhan ont longtemps été engagés dans des activités agricoles, avec 95 exploitations agricoles en 1866 et 125 travailleurs salariés et journaliers. Parmi ces activités agricoles, une spécialité artisanale s'est également développée : la fabrication de bérets, ce qui a valu aux habitants le surnom charmant de "les bérétès".
L'Héritage de la Tuilerie Oustau
En 1873, M. Laurence Oustau jette les bases de la Tuilerie Oustau, une entreprise qui entame son parcours en produisant briques, tuiles et tuyaux en terre cuite.
Les succès remportés lors d'expositions industrielles incitent l'usine à diversifier ses activités en se lançant dans la céramique. L'usine se développe rapidement, employant plus de 200 ouvriers dès le début du XXe siècle et produisant des articles destinés à des marchés locaux, nationaux et internationaux.
Après la période de guerre, l'usine se concentre principalement sur la fabrication de briques et de tuiles. Toutefois, en 1957, la Tuilerie Oustau marque l'histoire en devenant la première en France à équiper ses fours avec du gaz naturel de Lacq.
Malheureusement, en avril 1970, une époque s'achève avec la dernière cuisson de briques, marquant ainsi la fin d'une activité céramique qui aura duré près d'un siècle à Aureilhan.
L'héritage de la Tuilerie Oustau continue de briller dans l'histoire de la région Occitanie / Pyrénées Méditerranée. Entre 1873 et 1970, l'usine a fourni les matériaux nécessaires à la construction de l'habitat de Tarbes, laissant ainsi une empreinte durable dans la conception et la création de l'environnement bâti de la région.
Après la période de guerre, l'usine se concentre principalement sur la fabrication de briques et de tuiles. Toutefois, en 1957, la Tuilerie Oustau marque l'histoire en devenant la première en France à équiper ses fours avec du gaz naturel de Lacq.
Malheureusement, en avril 1970, une époque s'achève avec la dernière cuisson de briques, marquant ainsi la fin d'une activité céramique qui aura duré près d'un siècle à Aureilhan.
L'héritage de la Tuilerie Oustau continue de briller dans l'histoire de la
région Occitanie / Pyrénées Méditerranée. Entre 1873 et 1970, l'usine a fourni les matériaux nécessaires à la construction de l'habitat de Tarbes, laissant ainsi une empreinte durable dans la conception et la création de l'environnement bâti de la région. Les briques et les tuiles issues de cette usine ont contribué à édifier des foyers et des édifices qui témoignent de la persistance du savoir-faire et du dévouement des habitants d'Aureilhan à travers les générations.
La région pittoresque autour des charmantes communes de Juillan, Aureilhan et Séméac offre une richesse d'expériences touristiques qui sauront captiver les visiteurs. Des vestiges historiques aux panoramas naturels à couper le souffle, voici une sélection des lieux incontournables à explorer dans cette région.
1. Le Parc National des Pyrénées :
Situé à proximité des communes de Juillan, Aureilhan et Séméac, le Parc National des Pyrénées se présente comme un joyau naturel à découvrir. Avec ses sommets majestueux, ses vallées verdoyantes et ses lacs glaciaires scintillants, le parc offre aux amateurs de plein air une multitude de sentiers de randonnée à explorer.
Que vous recherchiez une promenade paisible au cœur de la nature ou une aventure de trekking plus intense, le Parc National des Pyrénées saura vous émerveiller avec sa biodiversité et ses panoramas à couper le souffle.
2. Le Château de Mauvezin :
À une courte distance des trois communes, le Château de Mauvezin dévoile une forteresse médiévale fascinante. Construit au XIVe siècle, ce château offre un voyage dans le temps avec ses tours imposantes, ses murailles et ses salles historiques. Les visiteurs peuvent explorer les couloirs chargés d'histoire, grimper les remparts et contempler la vue panoramique sur la vallée de l'Adour. Le Château de Mauvezin est un rappel vivant du passé médiéval de la région et offre une expérience captivante pour les passionnés d'histoire.
3. Le Lac de Lourdes :
Offrant un répit serein et une atmosphère relaxante, le Lac de Lourdes se trouve à proximité des trois localités. Ici, les visiteurs peuvent profiter de moments de détente au bord de l'eau, avec la possibilité de pêcher, de faire du bateau et de pique-niquer en famille. Les sentiers qui entourent le lac offrent également des possibilités de promenade tranquille tout en offrant des vues panoramiques sur le paysage environnant. Le Lac de Lourdes est un endroit idéal pour se ressourcer en pleine nature.
4. Le Sanctuaire de Lourdes :
Un peu plus loin, mais toujours à proximité, le Sanctuaire de Lourdes est un lieu de pèlerinage catholique mondialement reconnu. Les visiteurs affluent vers la grotte où la Vierge Marie serait apparue à Bernadette Soubirous en 1858. Ce lieu sacré invite à la méditation, à la prière et à la contemplation. En plus de la grotte, le Sanctuaire propose des messes et des cérémonies religieuses, créant une expérience spirituelle unique.
5. Le Musée Massey :
Situé à Tarbes, à quelques kilomètres de ces trois communes, le Musée Massey offre une immersion riche dans l'art et la culture. Niché dans un magnifique château entouré de jardins paisibles, le musée présente des collections variées allant de l'art antique à l'art contemporain. Les visiteurs peuvent se délecter de peintures, de sculptures et d'objets historiques. Des expositions temporaires ajoutent une touche dynamique à ce lieu culturel.
La région environnante de Juillan, Aureilhan et Séméac révèle un éventail d'expériences touristiques. Des sommets majestueux aux témoignages du passé, en passant par des lieux de ressourcement spirituel et des trésors culturels, ces lieux incontournables promettent une exploration captivante et mémorable pour tous les visiteurs en quête de découvertes enrichissantes.