L'histoire de cette ville trouve son origine dans une époque marquée par des conflits, tels que les affrontements contre les Aquitains, qui se sont poursuivis jusqu'à la fin du XIIe siècle, ainsi que la croisade des Albigeois qui a eu lieu pendant la première moitié du XIIIe siècle.
À cette époque, la cité était dirigée par des consuls et a reçu ses premières lois locales en 1230, établissant ainsi un cadre juridique pour la ville.
Au XIVe siècle, la région a été le théâtre de tensions religieuses intolérantes, aboutissant en 1320 à la tragique deuxième croisade des Pastoureaux, au cours de laquelle des milliers de Juifs ont été malheureusement tués, dont 160 à Castelsarrasin.
Dès 1337, des mesures de protection ont été prises, notamment la construction d'un mur autour de la porte de Garonne et l'amélioration de la tour de l'avenue de Moissac.
Les XIVe et XVe siècles ont été caractérisés par des défis tels que des inondations, la peste, et la guerre de Cent Ans, ce qui a entraîné de nombreuses perturbations dans la région, avec seulement de courtes périodes de répit au début du XVIe siècle.
En 1560, les guerres de religion ont éclaté, opposant la ville majoritairement catholique de Castelsarrasin au reste de la région, qui était plutôt protestante. Par chance, l'église Saint-Sauveur a échappé à la destruction pendant cette période tumultueuse.
À la fin du XVIIe siècle, Antoine Laumet, connu sous le nom de Lamothe Cadillac, est né à Saint-Nicolas-de-la-Grave, non loin de Castelsarrasin. Il a été envoyé par le roi de France en Amérique, où il a fondé la ville de Détroit, avant d'être nommé gouverneur de Louisiane en 1710. En signe de reconnaissance, la ville de Détroit a donné son nom à une célèbre marque d'automobiles, et des "Rencontres Cadillac" sont célébrées tous les deux ans à Castelsarrasin. Après son retour en France, il a été nommé gouverneur de Castelsarrasin le 11 février 1723, où il est décédé quelques années plus tard, en octobre 1730.
Les siècles suivants, jusqu'à la Révolution de 1789, ont été relativement paisibles. Pendant cette période, Castelsarrasin a été le chef-lieu du district de Castelsarrasin de 1790 à 1795, ayant été précédemment établi en Haute-Garonne.
À partir de 1850, la ville a commencé à se développer et à s'étendre, en grande partie grâce à l'arrivée du chemin de fer, suivi de l'implantation de "l'Usine". En 1875, une caserne a été érigée, et la ville abrite toujours aujourd'hui un régiment qui contribue activement à son dynamisme. Au printemps 1944, une partie du 4e régiment SS "Der Führer" de la division "Das Reich" a été stationnée à Castelsarrasin, avant d'être déployée en Normandie, où elle a malheureusement été impliquée dans de nombreux actes violents, dont le tragique massacre d'Oradour-sur-Glane.
Malgré les ravages causés par les deux guerres mondiales au XXe siècle, la ville a continué à croître et à se développer jusqu'à nos jours, affirmant son statut en tant que deuxième pôle économique de Tarn-et-Garonne. En mai 1968, la ville de Castelsarrasin est devenue un centre de manifestations liées au mouvement de grève, devenant ainsi la deuxième ville après Montauban où le mouvement s'est propagé. Contrairement aux attentes, l'usine Cégédur-Péchiney, qui employait environ un millier d'ouvriers métallurgistes, n'a pas été à la tête des manifestations de mai 68 à Castelsarrasin, et la CGT, le syndicat dominant dans l'usine, n'a pas été l'instigateur du mouvement.
Ce sont principalement les lycéens, avec le soutien de leurs surveillants, dont beaucoup étaient membres du PSU, qui ont initié le mouvement. Dans ce département, principalement agricole à l'époque, les paysans ont également joué un rôle actif dans les manifestations, mobilisés par le leader syndical communiste Paul Ardouin, formé aux côtés de Renaud Jean, et ont réussi à rassembler plusieurs centaines de petits exploitants agricoles.
L'église Saint-Sauveur, dont la première mention remonte à 961, a une histoire riche en événements et en transformations. Elle fut d'abord donnée à l'abbaye de Moissac par Raymond II de Rouergue, mais ses droits ont ensuite été réattribués par l'évêque de Toulouse en 1155.
Au XIIIe siècle, des travaux de reconstruction furent entrepris, avec le soutien financier des fidèles des diocèses de Cahors, Toulouse et Agen, sous la direction de frère Guillaume, recteur de la cure. L'église servait à la fois de lieu de culte prioral et paroissial.
Au XIVe siècle, deux chapelles furent ajoutées au transept, dédiées à la Vierge et à Saint-Alpinien. D'autres chapelles furent construites le long des collatéraux de la nef, mais elles furent malheureusement détruites lors de la restauration de l'église au XIXe siècle.
L'église a connu des périodes de déclin, notamment pendant la guerre de Cent Ans, avant d'être rattachée à l'abbaye de Cluny en 1431, alors qu'il ne restait que trois moines. Au XVe siècle, le portail nord a été ajouté, puis démonté et remonté à l'identique lors de la restauration du XIXe siècle. En 1497, des experts ont évalué les travaux nécessaires, mettant en évidence la nécessité de restaurer le mur du chœur, les contreforts et la charpente.
En 1500, le chœur a été agrandi et l'abside actuelle a été construite. Les religieux ont quitté le prieuré en 1625. Au XVIIe siècle, des chapelles ont été ajoutées aux extrémités du transept, et des mesures de consolidation ont été prises pour préserver l'église.
En 1793-1795, l'église a été transformée en temple de la Raison avant de retrouver sa fonction religieuse.
En 1861, des travaux de rénovation majeurs ont été entrepris, notamment la reconstruction du clocher et des piliers de la façade et de la première travée de la nef. Ces travaux ont été menés par plusieurs architectes, dont Théodore Olivier et Louis Calmettes.
Aujourd'hui, l'église Saint-Sauveur est un monument historique, témoignant de son riche passé et des nombreuses transformations qu'elle a connues au fil des siècles.
Firmin Bouisset, le créateur de ces icônes intemporelles, est né dans un moulin de Moissac, sur les rives du Tarn. Il a laissé une empreinte indélébile sur le monde de la publicité à l'aube du 20ème siècle, marquant un tournant décisif de la réclame vers la publicité moderne.
À quelques kilomètres de son lieu de naissance, un espace dédié a ouvert ses portes en juillet 2021 à Castelsarrasin, au sein de la charmante Maison d'Espagne, spécialement restaurée pour cette occasion. Firmin Bouisset était un artiste aux talents multiples, étant graphiste, lithographe et illustrateur.
Cependant, c'est son génie en tant qu'affichiste qui l'a propulsé vers la postérité, bien au-delà de ce qu'il aurait pu imaginer lui-même.
Dans un monde où les images publicitaires s'effacent rapidement et nous submergent, qui aurait pu prédire que ces personnages qu'il a créés continueraient, un siècle après leur apparition, à incarner comme nul autre l'image de l'enfance.
Moyen Âge et Temps modernes
En décembre 1464, le roi Louis XI (1423-1483) confirma les privilèges octroyés par ses prédécesseurs par le biais de lettres patentes.
En 1622, au cours d'une nouvelle guerre de religion, la ville fut conquise par Louis XIII.
Époque contemporaine
La place de Moissac dans l'organisation administrative du pays. La Révolution de 1789-1790 apporta une réforme administrative qui plaça la commune de Moissac dans le département du Lot
À partir de 1800 et jusqu'en 1926, Moissac devint le chef-lieu d'un arrondissement. Le 21 novembre 180844, un décret de Napoléon Ier l'associa au nouveau département de Tarn-et-Garonne.
En 1830, des troubles éclatèrent en réaction à la perception des contributions indirectes, avec la foule s'attaquant au péage du pont de Moissac et menaçant d'incendier la maison du directeur des contributions.
Heureusement, la situation se calma après l'intervention du préfet Chaper45.
En 1863, les communes de Moissac et Lafrançaise cédèrent chacune une partie de leur territoire pour créer la nouvelle commune de Lizac.
Le raisin de Moissac
La commune est célèbre pour être la "ville du chasselas", en référence au raisin de table originaire du village de Chasselas (Saône-et-Loire).
Les agriculteurs locaux cultivent ce raisin sous l'appellation d'origine contrôlée "chasselas de Moissac".
Les inondations de 1930
Moissac, une cité située au bord de l'eau, fut l'une des villes les plus durement touchées par l'inondation majeure de mars 1930, qualifiée par l'historien Max Lagarrigue de "l'inondation du siècle".
Cette catastrophe a entraîné la perte de nombreuses vies (avec 120 morts), la destruction de 1 400 maisons et la mise à la rue de 5 896 personnes.
La Seconde Guerre mondiale et le refuge des enfants juifs
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Moissac a été un refuge essentiel pour la communauté des éclaireurs israélites de France (EIF).
Ces jeunes, hébergés au Moulin de Moissac et à la Maison des enfants de Moissac, ont pu y rester grâce à la bienveillance des autorités locales et de la population48.
Certains jeunes Juifs d'Europe centrale ont formé le "groupe rural de Charry", qui a contribué à la vie locale en défrichant des terres à Viarose en 1941 et 1942.
Malheureusement, l'occupation de la zone Sud en novembre 1942 a compliqué leur situation, bien que le préfet François Martin ait évité d'appliquer rigoureusement les mesures antisémites50. Les enfants juifs ont été dispersés dans des familles d'accueil jusqu'à la Libération en août 1944. Dix habitants de Moissac ont été reconnus comme Justes parmi les Nations pour leur rôle dans cette période difficile.
Au printemps 1944, une partie du 4e régiment SS "Der Führer" a été stationnée à Moissac avant de partir en Normandie, où elle a commis de nombreuses atrocités, notamment le massacre d'Oradour-sur-Glane.
Mai 1968 : En mai 1968, les ouvriers de la Targa se sont mis en grève le 22 mai, suivis d'un jour par les ouvriers de l'usine Péchiney à Castelsarrasin le 21 mai.
Des manifestations paysannes ont également eu lieu, sous la direction de Paul Ardouin, un ancien compagnon politique de Renaud Jean, l'ancien député communiste surnommé le "tribun des paysans"
L'Abbaye Saint-Pierre de Moissac est un édifice de renommée mondiale, grâce à ses 76 chapiteaux romans ornant son cloître, ainsi qu'à son tympan sculpté, célèbre pour son apparition dans le film de Jean-Jacques Annaud, "Le Nom de la Rose".
L'ancien curé de Moissac, Pierre Sirgant, écrivain de renom, a exprimé son admiration en déclarant : "C'EST LE PLUS BEAU CLOÎTRE DU MONDE" dans ses écrits.
Au cœur du Sud-Ouest de la France, la région des confluences abrite de véritables trésors à découvrir, dont l'Abbaye Saint-Pierre de Moissac et son cloître. D'ailleurs, le cloître et le tympan de l'abbatiale Saint-Pierre sont inscrits au Patrimoine Mondial de l'UNESCO en tant que sites des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle.
La légende de l'abbaye attribue sa fondation au roi Clovis en 680, tandis que l'Histoire officielle la fait remonter au IXe siècle. Ce monastère bénédictin a joué un rôle majeur au Moyen Âge en tant que l'une des plus importantes communautés du monde occidental chrétien.
Située à un carrefour stratégique, l'abbaye a prospéré grâce à sa position entre Toulouse, Bordeaux, l'Albigeois, Quercy et la Gascogne, sous le règne des Carolingiens.
L'abbaye est l'un des rares endroits où la sculpture romane a survécu intacte malgré l'usure du temps, avec ses 76 chapiteaux sculptés d'une richesse et d'une variété exceptionnelles.
Le portail de l'abbatiale et son tympan constituent également un ensemble remarquable de sculpture médiévale du XIIe siècle, illustrant le chapitre IV de l'Apocalypse selon Saint Jean.
L'église abbatiale Saint-Pierre présente une base romane en pierre blanche, surmontée d'une partie de style gothique construite en brique, créant ainsi une fusion architecturale captivante. Cette abbaye incarne véritablement l'essence de l'art roman dans toute sa splendeur.
Construit en 1845, ce pont-canal avait pour mission d'assurer le transport de marchandises jusqu'à Bordeaux.
Avec ses impressionnants 356 mètres de longueur, ses 15 arches en briques toulousaines et en pierres blanches du Quercy, il occupe une place emblématique en tant que l'un des trois plus grands ponts-canaux de France.
La combinaison de ces matériaux symbolise la fusion de nos compétences et savoir-faire dans la région.
Le projet de relier la Méditerranée à l'Atlantique pour stimuler le commerce dans le sud de la France est un rêve ancien. Le Canal Latéral de la Garonne a été creusé en extension du Canal du Midi, conçu par Pierre-Paul Riquet au XVIIe siècle. Sa mise en eau initiale a eu lieu en 1845, reliant ainsi Toulouse à Moissac, en passant par Castelsarrasin.
Dans la région des Confluences, le canal est agrémenté de structures remarquables, notamment le pont-canal du Cacor et le pont tournant Saint-Jacques.
Bien que le transport de marchandises ait laissé la place au tourisme, la création de la Vélo Voie Verte, aménagée le long des anciens chemins de halage, a insufflé une nouvelle vie au canal. Aujourd'hui, il est possible de considérer le Canal Latéral de la Garonne comme une adresse à part entière, permettant de vivre sur un bateau comme dans une maison et de profiter toute l'année de la proximité de l'eau.