L'Agenais historique, une région imprégnée d'histoire, porte en elle l'héritage antique de la tribu gauloise des Nitiobroges.
Les Nitiobroges, peuple celte résidant dans l'oppidum d'Aginnum, ont légué à cette terre son nom évocateur. En gaulois, "Nitiobroges" se traduit par "Ceux qui ont leur propre pays", une désignation qui reflète l'attachement ancestral des habitants à leur territoire.
Situé au carrefour des régions du Périgord au nord, du Quercy à l'est, du Bazadais à à l'ouest, et de l'Armagnac au sud, l'Agenais a joué un rôle clé au cours de plusieurs périodes historiques, atteignant son apogée pendant les guerres de Religion et, surtout, la guerre de Cent Ans. Il a constamment été le théâtre de rivalités et d'influences, étant positionné à la confluence de la Gascogne, de la Guyenne et du Languedoc, ainsi qu'entre les villes de Bordeaux et Toulouse.
Une illustration de cette dynamique se manifeste lors de la croisade contre les albigeois, au cours de laquelle une armée, sous la direction du comte Guy II d'Auvergne et de l'archevêque de Bordeaux, fut dépêchée dans l'Agenais pour éradiquer l'hérésie qui y régnait.
L'Agenais se caractérise par son statut particulier de comté-évêché, où l'évêque d'Agen était également le comte de la région. Cette dualité de pouvoir a façonné le destin de cette terre et marqué son développement historique.
La rive gauche de la Garonne, au fil des siècles, a vu son affiliation à l'Agenais fluctuer en fonction de l'existence de l'évêché de Condom, de la vicomté de Brulhois et du duché d'Albret à Nérac.
Cette région était également soumise à l'influence du Parlement de Toulouse, ajoutant une couche supplémentaire de complexité à son identité géopolitique.
En 1462, sous le règne de Louis XI, l'Agenais fut finalement rattaché au Parlement de Bordeaux, marquant un tournant significatif dans son histoire administrative. À l'aube de la Révolution française, l'Agenais était l'une des anciennes circonscriptions de la province historique de Gascogne. Cette période de changement radical allait transformer à jamais le paysage politique et social de la région, tout en préservant son riche héritage culturel.
Ainsi, l'Agenais historique, berceau des Nitiobroges et témoin de nombreux conflits et influences, continue de captiver par son histoire fascinante et sa géographie stratégique, qui en ont fait une pièce maîtresse du puzzle historique français.
En conclusion, l'Agenais historique incarne un héritage ancien et complexe, façonné par les Nitiobroges, les conflits religieux et territoriaux, ainsi que les influences changeantes.
Cette région charnière, marquée par son statut de comté-évêché, a joué un rôle crucial dans l'histoire de la France. Aujourd'hui, elle demeure un trésor culturel et historique, rappelant aux visiteurs et aux habitants la richesse de son passé et la diversité de ses influences.
La région de l'Agenais, située dans le sud-ouest de la France, est imprégnée d'histoire, de culture et de charme. Parmi les joyaux de cette région se trouvent cinq villes fascinantes : Bon-Encontre, Castelculiers, Lafox, Boé et Layrac. Chacune de ces localités a sa propre histoire unique et des trésors cachés à découvrir.
Bon-Encontre : Où la Bonne Rencontre Devient Légende
L'histoire de Bon-Encontre est intimement liée à son passé religieux. Au XVIe siècle, un berger nommé Jacques Frayssinet fit une découverte extraordinaire. Alors qu'il se trouvait avec son bœuf, il découvrit une statuette de la Vierge Marie devant son animal agenouillé. Émerveillé, il apporta sa trouvaille à sa mère, qui s'exclama : "hé Dieu nous donne la bonne rencontre." Ainsi naquit le nom de la ville, "Bon-Encontre."
Au cours des siècles, Bon-Encontre est devenue un important lieu de pèlerinage, attirant des visiteurs de toute la région. L'histoire de cette ville remonte au Ier siècle de notre ère, lorsque les Romains établirent une villa romaine dans la vallée de Sainte-Radegonde. Des fouilles archéologiques en 1996 et 1997 ont révélé des mosaïques bicolores, dont l'une est exposée dans l'église de Sainte-Radegonde.
Castelculiers, une petite commune au riche passé, conserve les vestiges du passage de Richard Cœur de Lion en 1175. À cette époque, le roi d'Angleterre détruisit une forteresse perchée au sommet du coteau de Castillou. Bien que la forteresse ait disparu, deux ouvrages fortifiés, le château de Pleneselve et celui de Castelnoubel, témoignent de cette époque tumultueuse.
Boé : Du Commerce Fluvial à la Ville en Expansion
Située aux portes d'Agen, Boé a une histoire marquée par le commerce fluvial. Jusqu'au XIXe siècle, la ville était le domaine des mariniers et des bateliers qui naviguaient sur la Garonne pour transporter des marchandises vers Bordeaux. Cependant, avec le percement du canal, cette activité déclina.
Le seul rappel de cette époque est la Tour Lacassagne, une ancienne tour de guet du XIVe siècle située au bord de la Garonne.
Boé abrite également deux églises anciennes, l'église de Boé-Village et celle de Saint-Pierre de Gaubert, où vous pouvez admirer une œuvre classée monument historique, "La Résurrection de Tabitha," du peintre Alexandre Laemelein, datée de 1843.
Lafox : Une Ville Forte et Huguenote
Le château de Lafox, érigé au XIIe siècle non loin de l'embouchure d'un bras de la Garonne et de la Séoune, est un témoin exceptionnel du passé de Lafox. À l'époque médiévale, Lafox était une place cathare et un centre fortifié de l'hérésie. Le château était stratégique pour la défense d'Agen, et il a été pris et repris par les Anglais, les Espagnols et d'autres acteurs au fil de l'histoire. Lafox a également joué un rôle clé pendant la guerre de Cent Ans et a été le lieu de réunion des catholiques au XVIe siècle.
Layrac : Un Trésor Archéologique et Historique
Layrac, riche en histoire, remonte à l'époque paléolithique, et des découvertes archéologiques prouvent que la région était un centre de commerce dès le Ier siècle avant J.C. L'époque gallo-romaine a vu l'émergence de "villae" prospères, témoignant de l'attrait du site. Plus tard, Layrac est devenue un bourg médiéval dominant les rives du Gers.
La ville est également connue pour son prieuré fondé par Hunald de Béarn au XIe siècle et sa basilique romane du XIIe siècle, classée monument historique.
Bon-Encontre : À la Croisée de la Foi et de l'Histoire
1 - Visite de la Basilique de Bon-Encontre : Commencez votre aventure à Bon-Encontre en explorant la magnifique basilique, témoin de son riche passé religieux. Admirez son architecture impressionnante et découvrez l'histoire de cette église, qui a attiré des pèlerins pendant des siècles.
2 - Découverte des Mosaïques Romaines de Sainte-Radegonde : Ne manquez pas les mosaïques bicolores découvertes dans la vallée de Sainte-Radegonde. Ces vestiges romains témoignent du riche patrimoine historique de la région.
Layrac : L'Évasion dans l'Histoire Médiévale
1 - Exploration de la Basilique Saint-Martin : Plongez dans l'histoire en visitant la basilique romane du XIIe siècle, classée monument historique. Admirez son architecture remarquable et découvrez les trésors qu'elle renferme.
2 - Balade dans la Vieille Ville : Perdez-vous dans les ruelles pittoresques de Layrac pour découvrir son charme médiéval. Explorez les lavoirs historiques du village et la Place Jean Jaurès, également connue sous le nom de "Place de la Mairie."
Lafox : L'Héritage Médiéval et Huguenot
1 - Visite du Château de Lafox : Explorez le château de Lafox, datant du XIIe siècle, qui a joué un rôle clé à l'époque médiévale. Découvrez son histoire et son importance stratégique dans la région.
2 - L'Histoire de la Guerre de Cent Ans : Immergez-vous dans le passé. Lafox en explorant les sites liés à la guerre de Cent Ans, où des batailles féroces ont eu lieu.
Foulayronnes et Colayrac-Saint-Cirq : Détente au Bord de l'Eau
1 - Activités en Plein Air : Profitez des activités de plein air le long de la Garonne, que ce soit pour une balade à vélo, une randonnée, ou une partie de pique-nique. Ces communes offrent de superbes opportunités pour se détendre au bord de l'eau.
2 - Dégustation de la Cuisine Locale : Ne quittez pas la région sans goûter à la cuisine locale. Explorez les restaurants et les marchés pour déguster des plats régionaux et des spécialités.
Si l'on devait résumer l'histoire de Foulayronnes à sa création officielle le 29 octobre 1795, on ignorerait une grande partie de son riche passé.
Le territoire que nous foulons aujourd'hui a été le témoin de l'empreinte de l'homme depuis la fin de la période préhistorique.
Les grottes nichées dans les falaises de la commune, le tumulus près du lac de Talives à "Marmande," ainsi que les vestiges de l'oppidum gaulois sur le plateau du Tibet attestent de cette présence ancestrale.
La période gallo-romaine a également laissé sa marque avec des noms de hameaux tels que Cayssac et Pauilhac, dérivés de la villa de Cassius et de Paulius. À Cayssac, non loin de l'église en ruines, des objets ont été découverts, témoignant de la présence d'une villa gallo-romaine.
Entre le Ve et le Xe siècle, Foulayronnes a connu la création de paroisses rurales, construites en bois ou sur des offertoires païens, à proximité de sources ou de fontaines aux vertus particulières. L'église du vallon de Vivès, aujourd'hui le vallon de Vérone, aurait ainsi été édifiée à côté de la fontaine Saint Martin.
Les siècles suivants furent marqués par les invasions barbares, avec les incursions de nombreux peuples au IXe siècle. Après Charlemagne, les seigneurs ont consolidé leur pouvoir autour de la religion, érigeant des églises en pierre. La plus ancienne d'entre elles à Foulayronnes, l'église de Cayssac (aujourd'hui en ruines), remonte à la période 1060-1070.
Lors des travaux de déviation de la route nationale, une nécropole a été mise au jour à proximité de la ferme de Bordeneuve, avec des vestiges datant du IXe siècle.
Au Xe et XIe siècles, le culte de Saint Jacques de Compostelle s'est répandu.
Les pèlerins de toutes origines empruntaient des routes commerciales pour se rendre en Galice, et le vallon de Vivès faisait partie de ces voies secondaires.
On raconte que les pèlerins s'arrêtaient à la Fontaine Saint Martin pour se désaltérer, mais ils étaient parfois surpris par des voleurs de grands chemins, cachés dans les cavités des falaises proches.
Cette fontaine prit le nom de FONS LATRONUM, qui évolua au fil du temps pour devenir Foulayronnes.
L'histoire de Colayrac-Saint-Cirq trouve ses racines dans un petit hameau surplombant le village appelé Montréal (Mont du Roi), où une bastide fut construite en 1308. Cependant, en 1351, Charles II, roi de Navarre, décida de la détruire. Seule la paroisse subsista, mais pas pour longtemps, car un pharmacien acheta l'église et la fit démolir. Le village de Saint-Cirq en contrebas résista à ces destructions.
Au XIVe siècle, les seigneurs de Madaillan occupèrent partiellement le territoire de Saint-Cirq, marquant ainsi une nouvelle époque de l'histoire du village.
Colayrac-Saint-Cirq fut un lieu de passage important pendant la guerre de Cent Ans et les guerres de religion, des périodes où les conflits ensanglantèrent la région. Vers 1649, un groupe de religieuses s'installa à Saint-Cirq, et une église fut construite pour leur usage.
Le 10 février 1889, la commune prit le nom de Colayrac-Saint-Cirq, fusionnant ainsi Colayrac et Saint-Cirq. Ce changement de nom reflétait l'importance croissante de la Garonne pour le développement de la ville, en particulier en ce qui concerne le transport de marchandises.
L'agriculture a toujours été un pilier de la vie à Colayrac-Saint-Cirq, avec la culture d'arbres fruitiers, d'oignons et d'asperges. Les terres fertiles de la région ont contribué à sa solide réputation agricole, ce qui a perduré jusqu'à nos jours.
Ainsi, Colayrac-Saint-Cirq a connu une histoire riche, marquée par des périodes de conflits, d'expansion, et de prospérité agricole, qui ont forgé l'identité de cette charmante commune de l'Agenais.
Le territoire de l'Agenais s'étend autour d'Agen, la préfecture du Lot-et-Garonne. Il est caractérisé par ses sols argilo-calcaires, ses collines et vallées, et constitue une zone de transition entre le Périgord au nord, le bas Quercy à l'est, et les Landes, situées à l'ouest. À l'exception de quelques petites industries, notamment autour de Fumel, l'Agenais demeure principalement une région paisible et peu industrialisée.
Lors de votre voyage au sud d'Agen, une étape incontournable est Astaffort, la ville natale de Francis Cabrel, située au cœur du Brulhois. Cette région produit un vin délicieux et abordable, le Côte de Brulhois. Astaffort organise deux fois par an un festival dédié aux jeunes chanteurs, soutenu par le célèbre artiste français originaire de la commune.
À l'est d'Agen, vous ferez une pause à Beauville, une bastide typique perchée sur la roche, caractérisée par ses arcades, ses maisons à colombages, et son église datant du XIVe siècle. Vous découvrirez également Puymirol, perché sur son rocher. Ancienne place forte, c'est aujourd'hui un charmant village avec de magnifiques maisons anciennes, des hôtels particuliers et une place carrée à cornières qui mérite une visite. Puymirol est également une destination gastronomique renommée, grâce au restaurant étoilé de Michel Trama.
Enfin, lors de votre exploration de l'Agenais, ne manquez pas de visiter Laroque-Timbaut, un symbole vivant de l'époque médiévale. Une promenade dans les ruelles de la commune vous permettra de découvrir la tour de l'horloge, des rues étroites et pittoresques, ainsi qu'une halle au charpente en bois surprenante.
Agen est une capitale régionale importante en Aquitaine, dont l'histoire remonte au IIe siècle av. J.-C. sous le nom d'Aginnum. Bien que la ville ne conserve que peu de vestiges antiques, elle s'est enrichie au fil des siècles grâce à diverses influences et a changé de mains à onze reprises au cours de son histoire. La Renaissance a particulièrement marqué Agen, contribuant à sa prospérité. À la fin du XIXe siècle, Agen était un bourg commerçant et agricole florissant, traversé par de belles avenues et bordé par la splendide Garonne.
Aujourd'hui, en tant que capitale régionale située entre Bordeaux et Toulouse, Agen est une ville réputée pour sa qualité de vie. Elle figure régulièrement dans les classements des villes agréables à vivre en France, offrant une générosité et une passion gourmande.
Elle est célèbre pour être la capitale du pruneau, une terre de rugby vibrante grâce à son club mythique, le SU Agenais, plusieurs fois champion de France, et le siège d'UPSA, l'une des grandes entreprises pharmaceutiques de renom. La ville est également réputée pour son parc d'attractions bien connu dans toute la région, le célèbre Parc Walibi. Lors de votre visite à Agen, explorez les charmantes rues anciennes, dont certaines sont piétonnes, comme la rue des Augustins, des Cornières et la rue Beauville. Ne manquez pas de visiter le musée des Beaux-Arts, la chapelle Notre-Dame du Bourg, la cathédrale Saint-Caprais et l'église des Jacobins. Pour terminer votre promenade, dirigez-vous vers les berges de la Garonne, magnifiquement aménagées. De la passerelle piétonne qui surplombe le fleuve, vous aurez une vue imprenable sur le vieux pont-canal, où le canal latéral à la Garonne traverse la rivière, constituant ainsi le deuxième plus long pont-canal de France.